Les métiers psy

Psychothérapie

Qu'est-ce que la psychothérapie?

La psychothérapie est une méthode ou un ensemble de méthodes de traitement psychologique des troubles et affections psychiques. Le langage constitue le moyen habituel par lequel s'effectue une psychothérapie, même si certaines formes de psychothérapie font aussi appel à des techniques spécifiques (hypnose, relaxation).

Une psychothérapie peut être prescrite pour des affections psychiques très diverses, parmi lesquelles on citera les trouble dépressifs, anxieux, les troubles de l'alimentation, les dépendances (alcool, autres toxicomanies), certaines troubles de la personnalité, etc. Une psychothérapie peut aussi contribuer au traitement d'affections somatiques ayant des répercussions psychiques importantes, en général des affections chroniques supposant un traitement au long cours (sida, cancers, maladies cardio-vasculaires. etc.)

Il existe plusieures méthodes de psychothérapie ou orientations. Une orientation psychothérapeutique se constitue d'un ensemble de concepts théoriques, qui définissent la psychopathologie, la manière dont les causes et le traitement du trouble psychique s'organise, etc., et un ensemble de prescriptions techniques qui définissent, par exemple, la forme et le contenu des interventions du psychothérapeute, l'attitude, de neutre à collaborative et participative, de ce dernier, le "setting" (position respective du patient et du psychothérapeute, usage ou non d'un flip chart, fréquence des séances, etc.). Certaines orientations psychothérapeutiques peuvent être jugées plus efficaces que d'autres selon le trouble.

Indépendamment de l'orientation théorique, la plupart des psychothérapies peuvent se pratiquer en séances individuelles ou de groupe. En ce qui concerne les psychothérapies de groupe, on peut les différencier selon le mode d'approche du phénomène groupal: les psychothérapies qui traitent les individus dans le groupe, et celles qui traitent le groupe en tant que tel.

La durée d’une psychothérapie n’est pas strictement dépendante de l’orientation. Il est vrai toutefois que les psychothérapies d’orientation psychanalytique reposent sur des concepts supposant plutôt une longue durée de travail, tandis que les psychothérapies comportementales, cognitives ou systémiques sont plutôt de brève durée ou leurs séances plus espacées dans le temps. Mais les psychothérapies analytiques brèves sont en plein développement théorique et pratique, et les psychothérapies cognitives par exemple voient leur durée s'allonger.


Les orientations

Analyse et thérapie bioénergétique

L'analyse bioénergétique est une approche psychothérapeutique de l'être humain, d'orientation analytique, issue des conceptions théoriques et pratiques de A. Lowen et W. Reich, élèves de Freud. Elle attribue une importance égale aux manifestations corporelles et à l'expression verbale et affective.

Le postulat de base de l'analyse bioénergétique est que le corps, l'esprit et l'âme sont fonctionnellement identiques, c'est-à-dire que ce qui se passe dans l'esprit ou dans l'âme se reflète dans le corps et réciproquement.

De cela découle que les expériences vécues les plus marquantes ne se fixent pas uniquement dans le fonctionnement psychique mais également dans le corps, sous différentes formes dont, par exemple, les tensions musculaires. Pour l'analyse bioénergétique, la façon d'être en relation avec soi-même et avec l'autre, en situation analytique dans le transfert, permet de mettre en évidence le fonctionnement psychique profond.

Le travail thérapeutique prendra en compte ces différentes dimensions dans leur relation dynamique. L'objectif de la thérapie est de favoriser l'émergence des conflits centraux de la personne afin de permettre leur résolution. Pour ce faire, le thérapeute dispose, outre de techniques analytiques classiques, de moyens d'intervention spécifiques au niveau corporel.

Cette approche implique un cadre défini et régulier, en général une à deux séances hebdomadaires.


Analyse Transactionnelle

L'analyse transactionnelle (A.T.) est un ensemble de théories sur la personnalité, sur le fonctionnement intrapsychique de l'individu, ses relations interpersonnelles, son comportement et son développement. C'est aussi un ensemble de procédures et de techniques visant à permettre à toute personne de changer les aspects limitants de sa vie.

L'A.T. s'est développée dans les domaines de la psychothérapie, de l'action sociale, de l'éducation et de la vie des organisations.

La philosophie de base de l'A.T. est que toute personne a une valeur positive en tant qu'être humain et qu'elle est capable d'autonomie, de conscience et d'intimité par rapport à soi-même, aux autres et au monde. Autrement dit, chacun est responsable de sa vie et d'en aménager progressivement les changements nécessaires à sa croissance personnelle. Dans ce cadre, les concepts de décisions scénariques puis de redécisions par exemple, présupposent la capacité de l'individu de sortir de certains conditionnements et évoluer vers la réalisation de lui-même.

Parmi les concepts de base de l'A.T., on peut citer:

  • les états du moi présentant trois types de systèmes d'enregistrement et de comportement de l'individu;
  • les transactions indiquant comment se passe l'échange entre personnes et avec quel état du moi;
  • les jeux représentant des schémas de comportements répétitifs, structurant notre temps et nous conduisant souvent à des sentiments négatifs;
  • les scénarios qui montrent comment ce qui nous arrive peut être en fait le plus souvent programmé.

Gestalt Thérapie

La Gestalt Thérapie est une approche holistique qui tient à réaliser l'unité de la personne, elle porte donc sur l'esprit, le corps et les émotions.

Elle s'inspire à la base de la Gestalt psychologie, qui n'avait aucune visée thérapeutique. Gestalt signifie la forme, la silhouette, la figure perçue. Cette théorie (Köhler, Kofka, Wertheimer, Goldstein) se penche sur les tenants et les aboutissants de la perception, dont le produit fini est une « forme ». Elle traite de l'organisation d'un système composé d'éléments biologiques (les sensations), psychologiques (les perceptions), bio-psychologiques (les émotions) et de leur résultantes et traitement (les pensées, les actions et les symptômes).

A partir de l'Institut Esalen de Californie et sous l'égide de Perls s'est développée la Gestalt Thérapie. Dans ce cadre les problèmes ou difficultés répétitifs sont le produits de situations, événements, émotions, besoins ou désirs auxquels le sujet ne réussit jamais à donner de réponse satisfaisante. Ainsi, la « forme », ne trouvant pas de traitement acceptable pour la personne dans son contexte, reste au premier plan, réduisant par là-même le confort et la créativité adaptative du sujet.

La Gestalt-thérapie s'appuie sur une épistémologie, une théorie et une démarche clinique qui favorisent l'état présent (l'Ici et Maintenant) pour y puiser le matériel dynamique qui éclaire le passé de la personne, son présent et ses objectifs. Le thérapeute utilise les rêves, la production de fantaisies, l'expression des affects et des émotions, la « mise-en-acte » de situations internes ou inter-individuelles. Il s'agit, pour le thérapeute, à partir de l'attention qu'il porte à la communication tant verbale, paraverbale (intonation, rythme) que non-verbale (posture, gestes, mimiques, mouvements du corps) d'avoir un contact plus fort, profond et précis avec chacun des éléments du processus décrit plus haut. En allant toujours plus loin dans la clarification des besoins, désirs, émotions, croyances, contraintes (morales, sociales ou en lien avec la réalité) le sujet accroît le champ des réponses disponibles et par conséquent augmente ses chances d'en trouver de plus confortables, acceptables et satisfaisantes.

Finalement, plutôt qu'une normalisation la Gestalt thérapie vise une évolution individuelle et interindividuelle, un développement personnel où les compétences à assumer (ses besoins, désirs, choix) et se responsabiliser jouent un rôle prépondérant.


Psychanalyse

Inventée par Freud, la psychanalyse est basée sur une connaissance du fonctionnement psychique de l'être humain et constitue une méthode thérapeutique pour de nombreux problèmes psychiques. Cette méthode s'adresse le plus souvent à des personnes qui rencontrent des difficultés d'ordre névrotique et qui ont la perception d'une souffrance psychique.

La cure psychanalytique est fondée sur les éléments suivants: reconnaissance du rôle primordial de l'inconscient et du complexe d'Oedipe, névrose infantile qui se répète dans la vie ultérieure sous forme de symptôme et dans le transfert avec le psychanalyste. La cure classique implique un cadre spécifique: patient allongé, psychanalyste assis derrière lui, donnant au patient la règle fondamentale de "dire tout ce qui lui passe par l'esprit". Les séances ont lieu en général quatre fois par semaine et durent 45 à 50 minutes. Commence alors un processus dont le développement et la résolution exigent un temps d'élaboration de plusieurs années.

La formation du psychanalyste se déroule dans le cadre de l'Association Psychanalytique Internationale (API), fondée par Freud en 1908, dont la Société Suisse de Psychanalyse est société composante. Cette longue formation, non académique, est ouverte à des personnes qui ont déjà une formation universitaire, surtout psychologues ou médecins.

Au sein de l'API, il existe divers courants, marqués par des psychanalystes comme Hartmann, Klein ou Winnicott, fondamentalement fidèles à la pensée de Freud. D'autres courants, comme ceux de Adler, Jung ou Lacan, sont en désaccord sur des points fondamentaux de la théorie ou du cadre et ne font pas partie de l'API. La psychanalyse a inspiré d'autres techniques de traitement, telles que les psychothérapies psychanalytiques, qui sont des indications spécifiques et ne se substituent pas à la cure psychanalytique classique.


Thérapie systémique

La psychologie analytique de C.G. Jung accorde une place cruciale à l'équilibre entre la vie consciente et inconsciente. Une hypothèse centrale est celle du processus d'individuation, selon lequel chaque individu peut découvrir et intégrer dans sa vie son potentiel inconscient. L'absence d'intégration est souvent source de déséquilibre, conflit, souffrance ou maladie. C'est dans une telle situation que débute l'analyse.

Généralement les entretiens se déroulent en face à face. L'analyse vise l'instauration d'un dialogue croissant entre passé, présent et futur de l'analysant, au moyen de l'écoute des rêves, de la relation analytique et de toute autre source de manifestations de l'inconscient.

L'"amplification" du contenu des rêves et d'images de l'inconscient permet souvent des rapprochements enrichissants entre inconscient collectif et inconscient de l'analysant.

Les analystes jungiens sont membres de la Société Suisse de Psychologie Analytique qui n?est pas membre de la FSP.


Thérapie centrée sur la Personne

Le psychologue américain Carl Rogers (1902-1987), fondateur de l'approche dite centrée sur la personne, est l'un des représentants de cette psychologie humaniste qui s'est développée dans les années cinquante, comme "troisième force" de la psychothérapie, aux côtés de la psychanalyse et de la thérapie comportementale.

Ce que Rogers constate à travers son expérience de thérapeute - et qu'il soumet alors à une vérification scientifique - c'est que chacun possède en soi une tendance fondamentale à réaliser pleinement ses potentialités humaines. La principale condition pour que cela se produise est que la personne bénéficie d'une acceptation de la part de ceux avec qui elle est en relation. Ceci permet alors l'émergence d'une conscience claire et constructive de chaque événement vécu.

En psychothérapie, le patient à qui est offerte cette acceptation inconditionnelle est peu à peu capable d'élaborer son vécu présent et passé, et de s'en former une représentation adéquate. Il juge par lui-même de la valeur de son expérience quant à son équilibre et son projet personnels, et aborde peu à peu chaque situation nouvelle de façon adaptée et créative.


Thérapie Cognitive

La thérapie cognitive est une approche structurée, limitée dans le temps (environ 20 séances), centrée sur le comment faire face aux difficultés rencontrées dans la réalité quotidienne par la prise de conscience et la modification des pensées dysfonctionnelles et inadaptées. Le thérapeute cognitiviste favorise la démarche du patient pour construire une nouvelle manière de percevoir et d'agir sur la réalité en faisant appel, d'une part à des techniques dites comportementales (assignation de tâches graduées, programme de résolution de problèmes, plans d'activités) et, d'autre part, à des techniques cognitives (identification des pensées automatiques, explication du modèle cognitif, élargissement des interprétations). Au cours de la thérapie, patient et thérapeute jouent tous les deux un rôle très actif en cherchant ensemble de nouvelles manières d'appréhender soi-même, le monde et l'avenir.

Cette forme de psychothérapie, dont A.T. Beck a été l'initiateur dans les années septante, est particulièrement efficace pour les patients souffrant de troubles dépressifs ou de troubles anxieux, comme de nombreuses recherches empiriques l'ont démontré. Elle se pratique souvent en combinaison avec un traitement médicamenteux.

La psychothérapie cognitive a évolué. Elle souligne actuellement davantage le rôle de la relation thérapeutique, de l'émotion et de l'histoire du patient tout en continuant à se centrer prioritairement sur l'ici et maintenant et sur l'élaboration de stratégies d'adaptation face aux problématiques quotidiennes. Relevons encore que le fait de mettre l'accent sur les cognitions (les pensées, les représentations, les idées) ne veut pas dire que le thérapeute cognitiviste considère que les pensées inadaptées sont la seule cause des problèmes du patient dépressif ou anxieux. En réalité, le thérapeute explore d'autres domaines de la vie tels que les émotions, le comportement, l'environnement, aspects étroitement liés qui donnent une cohérence à la façon d'être et de réagir de la personne. Il n'en demeure pas moins que les pensées jouent un rôle essentiel dans le maintien de l'humeur ou de l'action dysfonctionnelles, d'où l'intérêt de proposer au patient des techniques spécifiques d'exploration des cognitions.


Thérapie Comportementale

La thérapie comportementale propose des stratégies et des techniques de changements qui visent le comportement conscient et observable. Ces techniques s?appuient sur les théories de l?apprentissage et du conditionnement dont le principe essentiel est de dire que les comportements s?apprennent et se fixent en fonction des renforcements externes (milieu) et internes (angoisse,...). L'approche comportementale se caractérise par son déroulement (définition d?un objectif de traitement, opérationnalisation des techniques thérapeutiques et d'évaluation, structuration des séances,...), par son style thérapeutique (actif, directif, collaboratif, psycho-éducatif,...) et par le recours à des techniques spécifiques.

Lors des premiers entretiens, thérapeute et patient procèdent au recueil des faits et à leur organisation en une hypothèse de travail: il s?agit d?identifier le problème cible, d?évaluer ses conditions de maintien et de déclenchement, ses conséquences (pour le patient et son entourage) de même que les pensées et émotions qui l?accompagnent. La dimension historique de l?acquisition du trouble est également explorée. Puis ils établissent un contrat thérapeutique précisant les objectifs du traitement, les moyens d'y parvenir et sa durée probable. Au cours de la thérapie, des bilans sont effectués pour évaluer les progrès et réajuster le traitement.

Cette psychothérapie brève, structurée, centrée sur l?ici et le maintenant, qui nécessite une importante motivation et responsabilité du patient dans le changement (il doit jouer un rôle actif, accomplir des tâches entre les séances,...), favorise une meilleure connaissance du comportement et de ses déclencheurs, l?affrontement des situations stressantes, l?apprentissage de nouvelles conduites, une meilleure gestion des réactions émotionnelles et physiologiques.

Psychologie de la santé

On peut distinguer deux grands domaines de travail en psychologie de la santé :

  1. La prévention des maladies d'une part
  2. L'explicitation des concomittants psychologiques des maladies d'autre part, afin de rendre plus efficace leur traitement.

Le premier domaine est relativement bien connu du grand public, les campagnes de prévention des principales causes de morbidité et de mortalité que sont les maladies cardio-vasculaires, certains cancers, le sida, les accidents de la route, et tout particulièrement l'alcool au volant, le tabagisme et l'alcoolisme lui-même, etc., étant devenues des plus courantes. Nombre de ces maladies sont le résultat de comportements individuels qui peuvent être modifiés. Les psychologues travaillant dans ce domaine remplissent souvent une fonction à mi chemin entre la psychologie appliquée (dessin des actions et campagnes de prévention) et la recherche (évaluation de leurs effets). Les actions de prévention peuvent s'adresser au grand public, mais aussi auprès de groupes cibles bien précis, auprès d'adultes bien sûr, mais, pour ce qui concerne plus particulièrement le sida, le tabac, l'alcool et autres drogues, auprès des adolescents dans les écoles.

Le second domaine s'intéresse aux aspects psychologiques des maladies. Il s'agit de répondre à des questions portant sur les causes d'une mauvaise compliance au traitement (quand le malade ne suit pas ou mal les prescription médicales), sur la manière dont un malade réagit psychologiquement à sa maladie, sur les raisons de consultations tardives pour des maladies qui auraient pu bénéficier d'un traitement plus efficace si elles avaient pu être détectées plus tôt chez l'individu, etc. Ici encore, intervention directe auprès des malades et recherche sont étroitement mêlées.

Psychologie d’urgence

Cellule psychologique de l'AGPsy

La cellule d’intervention psychologique AGPsy-Police est un groupe de psychologues de l’Association Genevoise des Psychologues à disposition de la police 24 heures sur 24.

Cette cellule, créée en 1996, intervient pour des événements tels que suicides, accidents graves, noyades, hold-up, prises d’otages, agressions, meurtres et autres situations critiques.

Depuis 2001 cette même cellule se met à la disposition du publique et des entreprises ayant besoin de ses prestations sous le nom : d’ AGPsy - Débriefing.

Lors de catastrophes macro-sociales, elle est appelée à collaborer avec d’autres groupes comme par exemple le GIPSY (groupe d’intervention psychologique de la Sécurité Civile).

La cellule fait également partie d’une structure plus vaste : la section suisse d’Aide Psychologique Sans Frontière. Cette structure rassemble des groupes et individus au niveau intra- et inter-cantonal. Elle s’inscrit dans un réseau international.

Section Suisse:
La police genevoise et l’Association Genevoise des Psychologues et Psychologues-Psychothérapeutes ont uni leurs efforts afin de constituer une cellule d’intervention psychologique pour les situations de crises et de catastrophe.


Modes d'intervention de la cellule

La cellule AGPsy-Police intervient sur le court terme, sur le modèle de ce qui se fait de plus en plus systématiquement dans les situations de crise ou de catastrophe : il suffit de penser à ce propos aux événements de Louxor ou encore du SR-111.

Dans le dispositif actuellement en place au niveau du canton de Genève, des professionnels (psychologues, psychiatres, infirmiers, etc.) engagés dans le cadre des troupes de la protection civile sont formés pour des interventions en cas de catastrophes majeures, qui conduiraient au déclenchement du plan cantonal de catastrophe ISIS. La cellule AGPsy-Police serait appelée à collaborer dans un tel contexte, comme par exemple avec les soignants spécialisés des urgences de l’hôpital cantonal (la DUMC des HUG) ainsi que des volontaires ponctuels. Elle intervient toutefois couramment dans des situations impliquant un faible nombre de personnes, telles que prises d’otage, agressions, etc. Les interventions de la cellule se différencient clairement des situations qui requièrent le recours à un psychiatre de garde, en ce sens qu’elles ne nécessitent pas de médication ou d’hospitalisation à priori.

Les membres de cette cellule sont tous psychologues FSP et ont suivi une formation spécialisée dans l’aide aux victimes. La majorité d’entre eux sont psychothérapeutes, reconnus par les instances professionnelles nationales. Ils sont appelables 24 heures sur 24 par la centrale de la police genevoise, à la demande d’un officier de police. Les gardes sont assurées par deux psychologues simultanément. Le service psychologique de la police participe au tournus de garde. Les interventions ne sont pas facturées aux victimes, mais rétribuées par la police.

La cellule d’intervention psychologique n’intervient pas directement auprès de membres de corps constitués (tels la police, les gardes frontière ou les sapeurs pompiers), mais participe à la formation de débriefeurs au sein même de ces structures, sachant que l’intervenant sera mieux accepté s’il s’agit d’un pair.

Les professionnels de la cellule suivent des formations permanentes et assurent des enseignements dans des structures spécialisées dans l’aide aux victimes et auprès de personnes qui pourraient être appelées à assurer des interventions de premières lignes (à l’aéroport de Genève par exemple).


Modalités des interventions

Les interventions peuvent avoir lieu dans l’immédiat (dans les 20 min. suivant l’événement) ou en différé (le jour suivant par exemple). Les intervenants donnent des informations sur les réactions de stress immédiat et la prévention des réactions de stress chronique aux personnes directement impliquées dans l’événement (un document informatif est distribué également), mais aussi à celles qui sont indirectement concernées, comme les proches des premières, ou leurs supérieurs hiérarchiques pour les événements s’étant produit dans un contexte professionnel par exemple. Le document en question vise à donner à toute personne ayant vécu une telle situation les informations utiles pour mieux identifier et gérer ses propres réactions. Il contient aussi des adresses d’organisations qui peuvent lui apporter les aides, juridiques, psychologiques et religieuses nécessaires sur le moyen et le long terme. Ce triptyque est pour le moment disponible en français, anglais, allemand, italien et espagnol. Des traductions dans d’autres langues sont prévues.

Les intervenants organisent ensuite des sessions dites de « débriefing », en groupe dans les situations où plusieurs personnes sont impliquées, ou individuelles le cas échéant. Les intervenants assurent un suivi ponctuel sous forme de téléphones et autres prises de contact sur une période pouvant aller d’une quinzaine de jours à quelques mois. Dans les cas qui le nécessitent, les personnes sont adressées aux structures et organisations adéquates, en particulier si un suivi thérapeutique est requis.

La cellule est déjà intervenue à de nombreuses reprises, pour des situations telles que des agressions, accidents, suicides et meurtres devant témoins, noyades, incendies. Elle a également été sollicitée dans des interactions avec des forcenés.

Le concept du soutien psychologique

Nous partons du principe que toute personne exposée à un événement au cours duquel des individus ont pu mourir ou être gravement atteints dans leur intégrité psychologique ou physique peut présenter des réactions psychiques susceptibles de la marquer durablement. Ces réactions peuvent être somatiques (physiques), cognitives (intellectuelles), émotionnelles (affectives) et comportementales. Elles peuvent se manifester sur-le-champ ou plus tard. Nous considérons ces réactions comme normales, elles s’estompent le plus souvent avec le temps (Réactions aux facteurs de Stress / Etat de Stress Aigu). Cependant il arrive qu’elles se chronicisent, nous parlons alors d’Etat de Stress Post-traumatique. Lorsque nous qualifions ces réactions (limitées dans le temps) de normales, nous entendons par là qu’elles sont naturelles, que les personnes accompagnées sont, à priori, saines, elles ne sont donc pas considérées comme des patients. Nous rejetons catégoriquement la croyance selon laquelle, seules les personnes présentant une prémorbidité (désordre mental ou trouble de la personnalité présents avant l’événement) seront susceptibles de développer une réaction à ce facteur de stress. Cependant, nous faisons l’hypothèse que les personnes bien informées quant à ces réactions et accompagnées ponctuellement au cours de leur processus d’adaptation, retrouvent leur équilibre plus rapidement que les autres. L’expérience acquise depuis cinq ans par la cellule de soutien psychologique AGPsy-Police semble bien valider cette hypothèse.

Suite à de tels traumatismes l’intervention sera principalement ciblée sur la prévention de l’Etat de Stress Post-traumatique. Il s’agit d’aider la personne à ne pas rester figée au moment du traumatisme et commencer à l’intégrer dans la suite de son développement. Pour cela l’intervenant sera particulièrement attentif aux réactions d’effroi, de confusion, de débordement émotionnel, d’impuissance, de colère et aux besoins de reconnaissance, entre autres, de la personne. La stimulation des ressources personnelles, familiales et sociales de la personne victime doit rester prioritaire à l’accompagnement psychologique.

Souvent, dans le travail avec les familles de victimes, le processus en question est principalement celui du deuil. Il consiste à accepter et intégrer la souffrance morale provoquée par la perte d’un être cher, ainsi que de s’adapter aux modifications tant existentielles, familiales que socio-économiques qui en découlent. Le travail d’accompagnement, bien que relativement simple au niveau technique, est particulièrement complexe au niveau relationnel. Il s’agit d’offrir une présence calme et chaleureuse, d’aller recueillir et distribuer des informations claires et exactes le plus souvent possible et d’orienter les personnes quant à la procédure et au cours de leur processus individuel. Mais surtout, il s’agit de stimuler leurs propres capacités à faire face et de les amener à utiliser leurs propres ressources individuelles, familiales, sociales et religieuses par exemple. Un des écueils principaux des difficultés d’adaptation réside dans le risque extrême d’entrer en dépendance. Afin d’éviter, dans la mesure du possible, cette situation, nous préconisons une approche où le soutien consiste en une présence discrète, une certaine distance.


Interventions de la cellule de 1997 à 2000
  1997 1998 1999 2000 Total
Suicides 1 8 7 19 35
Accidents graves 1 3 10 9 23
Noyades 1 2 1 1 5
Hold-up, prise d'otages   4 3   7
Violences, agressions 2 2 3 13 20
Meurtres 1   3 2 6
Fusillades   2     2
Incidents aéroport   1 5 3 9
Incendies   1 4 1 6
Autres   2 2 6 10
Total 6 25 38 54 123

Ce tableau récapitulatif catégorise 123 interventions sur quatre années. Il montre également que les appels deviennent de plus en plus fréquents. Nous sommes d’avis que cette augmentation progressive s’avère plus en lien avec l’acquisition, par les officiers, du réflexe de faire appel au psychologue plutôt que d’une augmentation des situations le nécessitant. Dans ce sens, nous attendons à moyen terme une stabilisation du nombre d’interventions.

Rappelons que ce que nous nommons « intervention », peut correspondre à plusieurs cas de figure :

  • une intervention unique, in situ ;
  • un débriefing quelques temps après une situation critique ;
  • une intervention in situ puis une à deux séances de débriefing (individuels ou groupes);
  • une situation sur quelques jours (incidents aériens par exemple, pouvant mobiliser toute la cellule sur plusieurs jours et couvrir un grand nombre de personnes).

Notons encore, que les 55 interventions de l’année 2000 ont concerné plus de 500 personnes, victimes, proches ou témoins.

Ce tableau présentant la progression des interventions également montre bien que la majorité de l’augmentation a consisté en suicides, violence, agressions et accidents graves, les autres types de situations restant relativement stable.

Une fois encore, il serait intéressant de comparer les statistiques d’interventions de la cellule avec celles de la police, de façon à évaluer dans quelle mesure les augmentations d’interventions de la cellule sont reliées à une augmentation globale des situations, au développement du réflexe de faire appel à la cellule ou encore au fait d’avoir créé un besoin.

Classification internationale des troubles mentaux et des troubles du comportements (CIM 10)

F43.0 Réaction aiguë à un facteur de stress

Trouble transitoire sévère survenant chez un individu ne présentant aucun autre trouble mental apparent, à la suite d’un facteur de stress physique ou psychique exceptionnel, et disparaissant habituellement en quelques heures ou en quelques jours. Comme exemple d’événements stressants, on peut citer : les expériences traumatisantes comportant un risque important pour la sécurité ou la santé physique du sujet ou de ses proches (p.ex. une catastrophe naturelle, un accident, une guerre, une agression, un viol), ou les événements modifiant brusquement la position ou les relations sociales du sujet (p.ex. des deuils multiples ou un incendie). Un épuisement physique et des facteurs organiques (p.ex. chez les sujets âgés) peuvent favoriser le développement de ce trouble.

La survenue d’une réaction aiguë à un facteur de stress et sa sévérité dépendent de facteurs de vulnérabilité individuels et de la capacité du sujet à affronter un traumatisme ; le trouble ne survient pas, en effet, chez tous les sujets exposés à un facteur de stress exceptionnel. La symptomatologie est très variable et comporte initialement un état « d’hébétude », caractérisé par un certain rétrécissement du champ de la conscience et de l’attention, une incapacité à intégrer des stimuli, et une désorientation. A cet état peut succéder un retrait croissant par rapport à l’environnement (pouvant aller jusqu'à une stupeur dissociative), ou une agitation avec hyperactivité (réaction de fuite ou fugue).. Le trouble s’accompagne fréquemment des symptômes neurovégétatifs d’une anxiété panique (tachycardie, transpiration, bouffées de chaleur). Les symptômes apparaissent habituellement dans les minutes qui suivent la survenue du stimulus ou de l’événement stressant, et disparaissent en deux ou trois jours (souvent en quelques heures). Il peut y avoir une amnésie partielle ou complète de l’épisode


Directives pour le diagnostic

Le diagnostic repose sur la présence d’une relation temporelle directe et évidente entre la survenue d’un facteur de stress exceptionnel... Ce diagnostic ne s’applique pas lors d’exacerbations soudaines de symptômes chez des sujets qui présentaient antérieurement des manifestations répondant aux critères d’un autre trouble psychiatrique, sauf s’il s’agit d’un trouble de la personnalité. Néanmoins, la présence, dans le passé, d’un autre trouble psychiatrique ne fait pas éliminer le diagnostic.

Inclure : choc psychique, état de crise, fatigue de combat et réaction aiguë de crise.

F43.1 Etat de stress post-traumatique

Ce trouble constitue une réponse différée ou prolongée à une situation ou à un événement stressant exceptionnellement menaçant ou catastrophique et qui provoquerait des symptômes évidents de détresse chez la plupart des individus. Des facteurs prédisposants, comme certains traits de personnalité ou des antécédents de type névrotique, peuvent favoriser la survenue du syndrome ou aggraver son évolution ; ces facteurs ne sont toutefois ni nécessaires ni suffisants pour expliquer la survenue de ce syndrome.

Les symptômes typiques comprennent la reviviscence répétée de l’événement traumatique, dans des souvenirs envahissants, des rêves ou des cauchemars ; ils surviennent dans un contexte durable « d’anesthésie psychique » et d’émoussement émotionnel, de détachement par rapport aux autres, d’insensibilité à l’environnement, d’anhédonie et d’évitement des activités ou des situations pouvant réveiller le souvenir du traumatisme. Il existe habituellement une peur et un évitement des stimuli associés au traumatisme. Dans certains cas, l’exposition à des stimuli réveillant brusquement le souvenir ou la reviviscence du traumatisme ou de la réaction initiale peut déclencher une crise d’angoisse, une attaque de panique ou une réaction agressive. Les symptômes précédents s’accompagnent habituellement d’une hyperactivité neurovégétative, avec hypervigilance, état de « qui-vive » et insomnie, associés fréquemment à une anxiété, une dépression, ou une idéation suicidaire. Le trouble peut être à l’origine d’un abus d’alcool ou d’une substance psyco-active.

La période séparant la survenue du traumatisme et celle du trouble peut varier de quelques semaines à quelques mois. L’évolution est fluctuante, mais se fait vers la guérison dans la plupart des cas. Dans certains cas, le trouble peut présenter une évolution chronique, durer de nombreuses années, et conduire à une modification durable de la personnalité (F62.0).

Le diagnostic repose sur la mise en évidence de symptômes typiques survenus dans les six mois suivant un événement traumatisant et hors du commun. Lorsque la survenue est différée de plus de six mois, un diagnostic « probable » reste encore possible si les manifestations cliniques sont typiques et si elles ne peuvent être attribuées à un autre trouble.

Inclure : névrose traumatique

Psychologie du travail

L'application de la psychologie au monde du travail et des organisations est née vers 1925 déjà.

Si cette discipline avait pour objectif, dans ses prémices, de permettre un maximum de rentabilité en utilisant en particulier des méthodes psychotechniques (rationalisation des mouvements et des postures, calculation des temps, etc.), le domaine de la psychologie du travail a considérablement évolué. Il a peu à peu pris en compte non seulement les motivations, les besoins et les attentes du travailleur mais également son contexte (l'ergonomie, l'entreprise comme système, la dynamique organisationnelle, les styles de management, la culture de l'entreprise, etc.).

Aujourd'hui, la psychologie du travail occupe un champ très vaste et varié et ses préoccupations sont multiples. Le praticien, qui occupe un statut interne ou externe à l'entreprise, peut s'occuper tant de l'individu (profils de personnalité, bilans, orientation, conseils...), de la gestion des Ressources Humaines dans une entreprise (sélection, évaluations, gestion de carrière, formation, style de management, qualité de vie au travail,...) que du climat de l'entreprise (communication, conflits, culture d'entreprise, leadership, innovations, sécurité...) ou d'analyse institutionnelle pour ne citer que quelques exemples.

Cette diversité d'analyse et d'action n'est que le reflet de la complexité des hommes et de leurs organisations en interaction.

La psychologie du travail est une discipline en constante évolution s'adaptant notamment aux différents problèmes et situations nouvelles liés aux évolutions socio-économiques et politiques.

Psychologie du sport

La psychologie du sport étudie le comportement et la vie relationnelle de l'être humain qui exerce une activité physique et sportive, que ce soit à l'école, dans le sport de haut niveau, pendant ses loisirs ou encore dans la pratique de la réhabilitation.

Les buts que la psychologie du sport poursuit s'articulent autour de :

  1. La recherche qui fournit des éclaircissements sur des points centraux comme les expériences corporelles, émotionnelles, motivationnelles, cognitives et comportementales dans le sport;
  2. L'enseignement qui comporte la transmission des connaissances acquises aux entraîneurs, aux formateurs, aux sportifs, aux dirigeants, etc., afin de permettre le délicat passage de la théorie à la pratique;
  3. L'intervention, appelée communément assistance psychologique qui vise à aider l'athlète à disposer d'une gestion correcte des facteurs cognitivo-émotionnels dans la performance. Dans ce contexte, les techniques de relaxation, les programmes d'entraînement mental et l'approche cognitivo-comportementale sont les moyens d'intervention les plus utilisés.

Psychologie du trafic

La psychologie du trafic est un champ de la psychologie déterminé uniquement par son objet d'étude: le pôle humain du système conducteur-véhicule - environnement. Selon la finalité de l'approche (recherche, pédagogie, sélection, prévention,...), on fera appel aux techniques, méthodes et constructions théoriques de quasi tous les domaines de la psychologie: neuropsychologie, ergonomie, psychologie sociale, expérimentale, différentielle, dynamique, etc.

En Suisse, les démarches, par exemple de prévention ou de recherche, sont réduites à la portion congrue. Par contre, on trouve l'expression "psychologue du trafic" dans le droit sur la circulation routière. La psychologie du trafic serait donc ici une branche de la psychologie légale en tant que champ des expertises psychologiques. En l'occurrence, l'expertise consiste, selon cette législation, à évaluer l'aptitude d'une personne à conduire un véhicule à moteur.

Malheureusement, le consensus autour d'une définition relativement élaborée de la notion d'aptitude dans ce contexte est loin d'exister. Il faut admettre qu'une telle définition n'est pas simple car elle doit faire appel non seulement à une interprétation des résultats (souvent équivoques) de recherches expérimentales, cliniques, épidémiologiques, sur le comportement des conducteurs mais aussi à une traduction de l'acceptabilité sociale de la dangerosité, de l'alcoolisme, de la toxicomanie, de la maladie mentale.

Psychologie légale

La complexité des phénomènes de société dicte la nécessité de faire appel à des spécialistes à même d'établir des liens entre la compréhension des problèmes humains et les contraintes du système légal. Ces spécialistes possèdent des connaissances approfondies des influences réciproques du comportement et de la trame des règles juridiques au sens large qui régulent le champ social.

Le/la psychologue légal(e) s'intéresse à de nombreux phénomènes sociaux tels que :

  • le comportement déviant des adultes et des mineurs
  • la violence comme expression de troubles psychologiques et de comportements criminels
  • la dangerosité et sa prédiction
  • les mesures et les exécutions de peine
  • la maltraitance physique, sexuelle et psychologique des adultes et des mineurs
  • la crédibilité de victimes et de témoins
  • les situations de divorce (droit de visite, autorité parentale, entretien de relations personnelles, etc.) et d'adoption
  • la capacité de discernement, la jouissance individuelle de droits civils et leur suspension légale
  • l'expertise judiciaire, l'examen psychologique et/ou le traitement portant sur toutes les populations en contact avec le monde de la justice
  • les méthodes de gestion des institutions policières, de l'appareil judiciaire et des lieux d'incarcération

Les psychologues legaux exercent des activités professionnelles diverses, dont :

  • activités en tant qu'"expert" au service de la justice menant des missions d'expertise sur des adultes et des mineurs à la demande des instances judiciaires. Parmi celles-ci relevons les expertises civiles concernant la tutelle et la curatelle, l'attribution de l'autorité parentale et des modalités des relations entre parents et enfants en cas de séparation et de divorce; et les expertises pénales concernant le degré de responsabilité des auteurs d'infractions, la prédiction de la dangerosité, la crédibilité de victimes et de témoins, d'éventuels dysfonctionnements intellectuels, psychopathologiques et neuropsychologiques, et l'élaboration de prises en charge thérapeutiques sous contrôle judiciaire, etc;
  • activités en tant que *thérapeute" travaillant en institution ou en privé effectuant des prises en charges psychothérapeutiques d'adultes et de mineurs placés sous contrôle judiciaire, établissant sur demande de l'autorité judiciaire des rapports sur le déroulement du traitement;
  • activités de "conseil" au sein d'une pluralité d'institutions en lien avec le monde carcéral, l'application des peines et mesures, la protection de l'enfance et de la jeunesse, etc., ainsi que dans le cadre de programmes de prévention et de l'étude de nouvelles dispositions législatives;
  • activités d'"enseignement" pour la formation continue des psychologues, des assistants sociaux, des médecins, des professionnels travaillant dans le monde carcéral ou de la supervision de mesures pénales, des avocats, juges, ainsi que pour la formation continue des avocats, juges.
  • activités de "chercheurs" dans des projets de recherche suisses et internationaux.

Plus d'informations :Societe Suisse de Psychologie Legale (SSPL)

Neuropsychologie

Le champ d'activité du neuropsychologue clinicien s'étend à des patients atteints de lésions organiques du système nerveux central dont l'origine peut être diverse (traumatismes cranio-cérébraux, accidents vasculaires cérébraux, tumeurs, dégénérescences, maladies infectieuses, troubles métaboliques ou carentiels, intoxications...).

Même si l'apparition de techniques d'imagerie médicale a permis de décharger le neuropsychologue de son rôle de localisateur des lésions dans le système nerveux central, son examen reste utile dans la recherche d'une cohérence anatomo-clinique, préalable indispensable à toute intervention thérapeutique. Mais c'est dans le domaine du traitement que la neuropsychologie a le plus progressé ces dernières années, en grande partie sous l'impulsion de la neuropsychologie cognitive. Celle-ci tente de mieux préciser la nature des processus sous-jacents aux déficits, favorisant par là une intervention spécifique, au lieu d'une simple stimulation globale. Pendant longtemps, seuls les troubles du langage étaient pris en considération dans la rééducation. Actuellement, les troubles de la mémoire, de l'attention, des praxies et des gnosies sont également traités.


Les questions auxquelles un examen neuropsychologique doit aider à répondre sont multiples :

  • y a-t-il des signes d'atteinte cérébrale focalisée?
  • y a-t-il une détérioration intellectuelle globale?
  • quelle est l'évolution d'un patient dans le temps ou quels sont les effets d'un acte médical donné (intervention chirurgicale, médication)?
  • le patient est-il suffisamment autonome pour retourner à domicile, peut-il reprendre sa scolarité ou une activité professionnelle, doit-il être mis sous tutelle?
  • quelles sont les capacités cognitives préservées permettant de compenser le ou les déficits et quelles stratégies de rééducation faut-il mettre en place?

Une démarche neuropsychologique complète, coordonnant phase diagnostique et thérapeutique, peut se définir en quatre étapes:

  1. Une anamnèse fouillée auprès du patient et de ses proches, en s'aidant éventuellement de questionnaires dirigés, permettant d'orienter la suite de l'examen.
  2. L'examen neuropsychologique proprement dit, basé partiellement sur des tests standardisés mais demandant souvent la création d'outils nouveaux, en fonction des questions spécifiques posées par le patient. Cet examen permet de rendre compte de l'état actuel du patient et de ses troubles.
  3. L'établissement d'un projet thérapeutique, les priorités étant définies en collaboration avec le patient, la famille, l'ergothérapeute, l'équipe soignante, etc. Le traitement porte sur les dysfonctionnements spécifiques, en particulier cognitifs (mémoire, langage, etc.), mais aussi sur les aspects affectifs, y compris la gestion émotionnelle de ses déficits par le patient, etc. Elle met en jeu des séances individuelles, de couple ou de famille, etc.
  4. L'évaluation du traitement (généralisation des acquis à d'autres domaines et notamment dans la vie quotidienne) et redéfinition des buts.

La neuropsychologie donne lieu à une importante activité de recherche, généralement dans le domaine de la neuropsychologie cognitive. Ces recherches apportent une contribution importante au progrès des neurosciences. Il s'agit de recherches fondamentales, mais elles apportent aussi des informations très utiles pour construire de nouveaux instruments d'évaluation des fonctions cérébrales et spécifier de nouvelles procédures de traitement.

Enseignement & Recherche

L'enseignement en psychologie

Dans le cadre universitaire, le psychologue assure la formation académique des étudiants. En tant qu’assistant, maître-assistant, maître d'enseignement et de recherche, il assume sous la responsabilité d’un professeur de psychologie la conduite des travaux pratiques, de séminaires théoriques et l’encadrement des recherches de 2e cycle.

Dans le champ clinique (en institution), le psychologue a sous sa responsabilité des psychologues stagiaires de 3e cycle. Dans ce cadre, il initie le stagiaire à la pratique clinique et supervise la recherche empirique requise pour l’obtention du diplôme de psychologie (DES en psychologie clinique en particulier).

Le psychologue peut également être appelé à dispenser un enseignement de la psychologie à l’extérieur de l’Université, dans différentes formations pédagogiques, sociales, paramédicales, dont certaines sont actuellement regroupées dans les Hautes Ecoles Spécialisées (HES).


La recherche en psychologie

De par sa formation académique (méthodologie, psychologie expérimentale, statistiques, analyses de données), le psychologue apporte en tant que chercheur une contribution importante à l’accroissement des connaissances dans les différents domaines de la psychologie (psychologie du développement, psychologie cognitive, psychologie sociale, psychopathologie). Il collabore également à des recherches interdisciplinaires (médecine physique, psychiatrie, gériatrie, neurologie, pharmacologie, pédagogie, environnement, etc) en apportant les spécificités de sa discipline autant que les savoir-faire méthodologiques. Ces recherches (expérimentales, cliniques ou appliquées) se déroulent dans le cadre universitaire ainsi que dans les institutions liées à la santé et à l’instruction publiques. Elles sont en partie soutenues par le Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique (FNRS) pour lequel le psychologue rédige des demandes de subsides de même que des rapports scientifiques.

Plus d'informations: Société suisse de psychologie SSP

La psychologie en orientation professionnelle

Le choix d'une profession, d'une carrière est une des parties intégrantes de l'organisation de la personnalité. A ce titre, l'orientation professionnelle contribue à mettre en accord le projet professionnel, en tenant compte des capacités et des potentialités de la personne et le projet personnel, en tenant compte de ses aspirations, de ses valeurs et de ses intérêts.

Il est essentiel que la personne en situation de choix ou de réorganisation de son orientation comprenne les différentes phases qui déterminent le processus et découvre quelles sont ses motivations. La personne doit prendre conscience de ses aptitudes et de ses limites; des entretiens, des examens psychologiques (notamment des tests et des questionnaires validés par la recherche scientifique) vont alors permettre de faire un bilan et de proposer des stratégies visant à la réalisation de l'orientation.

Enfin, la psychologie en orientation a pour but d'aider le consultant à créer un lien entre ses différentes acquisitions (ses savoirs, ses connaissances) et ce qu'il peut réaliser dans son avenir (ses professions, ses emplois). Son évolution professionnelle sera tributaire d'une adaptation permanente et d'un perfectionnement continu.